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L’argent et la politique

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« La politique est l’art d’obtenir de l’argent des riches et des suffrages des pauvres, sous prétexte de les protéger les uns des autres.  » de Jules Michelet.

 

La nature et la pratique de la politique peuvent changer d’un pays à un autre, d’une région à une autre, cependant ce qui reste constant c’est l’importance de l’argent dans la vie politique.

Il est indéniable ce rapport entre la politique et l’argent, car ce dernier reste indispensable pour des compagnes électorales réussies et pour des élections libres et transparentes. Malgré tout sont importance l’argent peut fausser la concurrence politique, celle des idées et des programmes et le tronquer contre une vie politique biaisée ou les politiciens sont sous influence des attentes de leurs bailleurs de fonds au lieu des attentes de leurs électeurs. Ce qui soulève la problématique et le danger du lien si étroit entre l’argent et la politique.

En effet,  selon l’IFES (International Foundation for Electoral Systems) il y aurait sept grandes problématiques dues à la présence de l’argent au sein de la politique, à savoir :

– L’accaparation des bailleurs de fonds sur la politique : l’argent peut donner aux riches bailleurs de fonds une influence très importante sur la vie politique, ce qui va à terme nous éloigner du principe fondateur de la démocratie élective qui est « Une personne en vaut une voix » à une réalité beaucoup plus amère où la voix d’une riche minorité serait plus écoutée que celle des autres castes de la société.
En grosso-modo, celui qui a la puissance financière peut influencer les décisions politiques et ainsi porter atteinte à la démocratie.

– Un risque d’une corruption de l’administration et de la lapidation des finances publiques : Vu que dans un grand nombre de pays le secteur privé et les personnes ont leurs mots à dire dans le financement des partis politiques et de leurs compagnes électorales, cela mènera à une situation où les hommes politiques une fois arrivés au pouvoir se retrouvent redevables à leurs bailleurs de fonds en leurs offrant dans bien des cas des avantages dans les achats et les dépenses publiques en biaisant les procédures règlementaires et l’égalité des chances ce qui induira une sorte de corruption et une dilapidation des finances publiques.

– Un risque de «partisation» de l’administration publique : Le parti au pouvoir avec l’approche des élections et afin de rester au pouvoir, se trouve dans une situation d’user des biens publiques et de l’administration à des fins purement partisanes que ça soit par le biais des avantages pécuniaires, ou en natures à savoir les salles publiques, moyens de transport, l’accès aux moyens de communications, etc. Ce qui peut nous conduire à des cas extrêmes ou faire une différence entre la notion d’Etat et celle de parti politique au pouvoir devient floue. Ce qui portera un coup fatal à la bonne gouvernance et surtout à l’alternance pacifique au pouvoir.

– Le financement illicite : Cette problématique a son lot d’effets négatifs sur la politique et ce dans un nombre croissant de pays, où à titre d’exemple des personnes qui risquent d’être poursuivi par la justice tente de financer des hommes politiques ou encore chercher l’accès au parlement afin de profiter de l’immunité, ou bien encore dans d’autres cas, le financement des partis politique ou de leurs compagnes électorales  peut être une façon de blanchir l’argent contre des avantages postérieurs, ce qui mènera à une mauvaise influence de cette source de financement sur la politique et ainsi porter un coup dure surtout pour des démocraties naissantes.

– Un risque d’ingérence : Le financement des partis politiques par des entités et des pays étrangers peut porter atteinte à la souveraineté nationale.

En effet, dans le cas de ce genre de financement qui reste interdit par la loi, les partis politique bénéficiaires dès qu’ils accèdent au pouvoir devront répondre aux attentes de leurs bailleurs de fonds étrangers ou du moins éviter de porter atteinte à leurs intérêts, ceci en risquant de porter atteinte aux intérêts de leurs électeurs ainsi qu’à la souveraineté de leur propre pays.

– Une barrière à l’apparition de nouveaux partis politiques : Le coût de plus en plus élevé des compagnes électorales peut être une sorte de barrière à l’apparition de nouveaux partis politiques porteurs de nouvelles idées, ce qui confinera la politique entre les mains de quelques partis bien rodés, et d’aller d’une démocratie avec un réel choix à une sorte de dualité avec une idéologie unique tel que le P.S (Parti Socialiste) et l’ UMP  (Union pour un Mouvement Populaire) en France ou encore au le parti démocrate et le parti républicain aux Etats-Unis.

Cette augmentation des coûts des compagnes électorales empêchera les nouveaux partis politiques de faire entendre leurs voix et leurs idées ainsi que d’expliquer leurs programmes au plus grand nombre de citoyens, ce qui empêchera le système politique d’évoluer suivant l’évolution des attentes des électeurs, mais deviendra a force des choses en décalage avec la réalité du citoyen et la chasse gardé de quelques grands partis politiques qui ont des finances solides.

– L’achat des voix : C’est une vieille pratique, mais qui est encore utiliser, où de riches individus se voulant un accès au pouvoir ou bien avoir l’immunité parlementaire, dépensent des sommes faramineuses pour avoir les voix des plus démunis ou encore des personnes facilement influençables en cotre parti de somme d’argent ou bien de toute sortes de rémunération en nature.

 

Pour conclure, il s’avère être très claire le danger d’une très grande dépendance de la politique vis-à-vis de l’argent, et il s’avère être claire aussi que le financement est le nerf de la guerre pour les partis politiques, ce qui nous pousse à dire que les démocraties en générales, et les démocraties naissantes en particuliers doivent faire très attention à ce paramètre pour garder un système politique le plus saint possible, en limitant au stricte minimum le financement par le secteur privé des compagnes électorales voir les interdire, et en essayant de plafonner les dépenses des partis politiques tout en mettant en place un système de financement public qui garantira une certaine équité entre les partis politiques et ainsi offrir aux citoyens un large choix d’idées et de programmes, le plus loin possible des riches oligarques.

Concernant la Tunisie, on attend toujours une nouvelle loi qui mettra en place les règles à suivre pour les élections, notamment celles qui concernent le financement des partis politiques et des compagnes électorales en particulier, cette loi est d’une grande importance vu à l’importance de la période de transition de même que les échéances électorales à venir.